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Pour information, voici les erreurs observées les plus marquantes :
Position politique et éthique
Considérer que l'emploi n'est qu'un problème d'offres
Considérer que l'emploi n'est qu'un problème économique
Considérer que l'emploi n'est qu'un problème de dynamisation
Considérer que l'emploi n'est qu'un problème psychologique
Considérer que l'emploi n'est qu'un problème d'éducation
Posture du conseiller
Etre au service de son Client au lieu d'une relation collaborative
Proposer un objectif au lieu de déclencher une demande d'accompagnement
Ignorer le travail sur les champs de l'accompagnement
Proposer une solution sans avoir provoquer une réflexion
Favoriser le sentiment de culpabilité
Considérer qu'« écouter » signifie « se taire »
Laisser une personne s'exprimer plus de 3 minutes sans reformuler ce qui a été dit
Faire des « cadeaux » à son Client (exemple : faveur, dérogation, laisser-faire, ?)
Prise en compte de la situation actuelle face au changement
Oublier que les bénéficiaires vivent sous l'influence de leur entourage
Nier ou critiquer les bénéfices actuels
Ignorer la situation actuelle
Ignorer les problématiques de changement
Ne pas tenir compte des attachements et des bénéfices dans la situation de difficultés actuelles
Nier la souffrance du Client
Nier l'attachement psychologique à l'emploi précédent
Identifier les gains du changement à la place du bénéficiaire
Stratégie de l'accompagnement
Ne pas respecter les étapes de l'accompagnement
Considérer qu'un entretien toutes les 2 ou 3 semaines est suffisant pour provoquer un réel changement
Attendre qu'une personne ait fait le deuil de sa situation précédente avant de l'accompagner pour un nouvel emploi
Proposer de rechercher un emploi sans avoir travaillé un argumentaire
Encourager à mener une action ou oser une démarche sans véritables fondements
Exiger plus de production
Exiger plus de dynamisme
Analyse de la relation
Ne compter que sur ses capacités relationnelles avec les bénéficiaires
Penser que la relation de confiance est essentielle pour accompagner une personne
Tenter d'obtenir un accord ou une participation par la séduction
Tenter d'obtenir un accord ou une participation par abus de pouvoir
Favoriser des comportements à partir de motivations extrinsèques
Préservation de l'autonomie
Avoir une stratégie qui phagocyte l'autonomie de son Client
Favoriser un lien de dépendance
Proposer un travail de réflexion ou une démarche sans s'être assurer que la personne pouvait le réaliser
Enlever toutes possibilités de créativité
Décider pour la personne accompagnée
Oublier les droits de son Client
Apporter des critiques ou un relevé de difficultés avant d'avoir consolider les points forts
Faire sa synthèse personnelle d'un entretien au lieu d'aider le bénéficiaire à le faire lui-même
Nier les besoins du bénéficiaire
Utiliser une position de pouvoir
Prise en compte des fragilités présentes ou structurelles du client
Nier la culpabilité du Client ou dire que celui-ci n'est pas le seul dans cette situation
Nier les fragilités psychologiques imposées par la situation, le contexte
Penser que la pratique d'accompagnement est une pratique innocente
Nier ou cacher les réalités sous prétexte de positivisme
Le travail sur le projet
Confondre idée et projet professionnel
Parler de recherche d'emploi avant d'avoir valider le projet
Confondre Projet professionnel avec désirs et image narcissique
Parler de projet avant d'avoir terminer le travail sur la connaissance de soi au travail
Parler projet en premier
Orienter un projet professionnel à partir des manques ou des faiblesses et non à partir des points forts
Accepter un projet professionnel sans avoir proposé une réflexion sur les implications de celui-ci
Préparer à l'entrevue de candidature
Proposer des entraînements à l'entretien avec vidéo sans préparation solide
Penser que l'entraînement à l'entretien est plus efficace que la réflexion sur son argumentaire
Ignorer les critères de conviction
Ne pas faire réfléchir sur les besoins d'un poste ou sur les soucis du recruteur avant un entretien
Exiger du dynamisme plutôt que de la réflexion
Sens professionnel du conseiller
Ignorer ce qui se produit en termes de travaux de recherche et de pratiques expérimentées
Estimer que toutes ces erreurs ne sont que dommages collatéraux inévitables
... Et tout ce que nous avons oublié !
Les erreurs les plus fréquentes dans l'accompagnement de réinsertion professionnelle
Dominique Clavier
60% des conseillers en insertion professionnelle sont à la limite de l'épuisement professionnel.
La cause ?
Des conditions de travail souvent difficiles, et, surtout, le fait de s'imaginer en devoir de porter leurs Clients à bout de bras.
Avoir la conviction que leur travail devient utile lorsqu'ils arrivent, en premier lieu, à maintenir l'espoir et le dynamisme.
Positiver sans relâche, et trouver des idées pour favoriser une relation sans autre objet que l'action dans la recherche d'un emploi.
La recherche d'outils, de nouvelles méthodes, voire de recettes attrayantes, est souvent prometteuse de mieux être dans le cours de l'activité du conseiller et d'efficacité pour son Client, mais elle répond rarement aux attentes. Des principes sont généralement acquis par le conseiller : pour trouver un nouvel emploi, il est nécessaire de disposer d'un curriculum vitae vendeur, d'un projet professionnel réaliste et validé, d'une lettre de motivation qui donne envie de recevoir le candidat à un poste, d'une présentation dans les entretiens qui exprime l'envie d'obtenir le job et de travailler, d'une bonne utilisation des réseaux, ? etc. Mais comment arriver à ce que, une fois appris, ces méthodes soient appliquées par nos bénéficiaires ? Comment favoriser cette acquisition ? Comment favoriser le dynamisme, la capacité à affronter les changements, la créativité indispensable pour élaborer un nouveau projet et provoquer l'envie d'affronter un futur possible et différent que celui connu auparavant ? Comment faire pour que notre Client utilise tout son potentiel d'autonomie et produise un parcours de recherche de nouvel emploi structuré et efficace ? Un parcours de recherche d'emploi qui, en fin de compte, lui donnera accès non seulement à un travail, mais également à une vie au travail qui lui fournira un tant soit peu de bien-être, un équilibre satisfaisant dans le contexte qui est le sien et participera à son maintien dans l'emploi.
En aucune manière avec des « il faut? », « vous devez? » ou tout ce qui pourrait s'apparenter à une méthode à la Emile Coué.
Et, par ailleurs, comment faire pour que, en tant que conseiller, on ne soit pas menacé d'épuisement professionnel ? Comment faire pour raccourcir les délais d'accompagnement, les temps de parcours?
La réponse ?
En ne faisant pas d'erreurs ! Ou, plutôt en les réduisant progressivement.
La liste des erreurs est longue et parfois surprenante. Elle déclenche aussi souvent des questionnements ou de l'incrédulité : (verbatims réels) « si je ne fais pas cela, alors qu'est-ce que je peux faire ? ». Ou « de toutes les façons, mon score d'insertion est à 60%, avec la population actuelle, ce n'est pas si mal !». Vous êtes seul juge mais chaque erreur allonge le temps d'accompagnement, épuise le stock d'énergie du conseiller et déclenche des mécanismes de résistance chez le Client.
Les points essentiels : la posture du conseiller, sa stratégie d'accompagnement et l'analyse permanente de la relation établie en lien avec les objectifs définis en commun. Ne l'oublions pas : Tout ce que le conseiller dit, propose et met en ?uvre est intégré dans la relation.