Le cadre de l'accompagnement

 

C : Une méthode pour atteindre ces objectifs
Une méthode présentée plusieurs jours à l'avance lors d'une réunion préliminaire dans le lieu même où se dérouleront les séances de travail. Cette méthode intègre deux niveaux de travail et d'analyse :

Un premier niveau de travail rationnel et concret portant sur l'homme, son travail et l'entreprise, pour concevoir ou renforcer la stratégie de son devenir professionnel :
* un bilan de la situation présente et du potentiel disponible ;
* un bilan personnel ;
* l'analyse de ses ressources professionnelles ;
* le choix et l'élaboration d'un projet professionnel ;
* l'élaboration d'une stratégie ;
* la mise en oeuvre d'un plan d'action.

Un deuxième niveau de travail axé sur la réalité intrapsychique et ses effets de sens pour la personne en interrelation.


D: Des règles de fonctionnement
Le travail ne peut réellement se faire que s'il est sous-tendu de règles simples mais acceptées par chacun, client et conseiller : respect des horaires, obligation d'assiduité, etc? avec des rôles clairement définis. La toute première règle est la libre expression orale ou écrite impliquant d'office le respect de ce qui est exprimé. Il existe des règles d'abstinence ou chacun se prive de fumer et/ou de consommer dans l'espace de travail.


E: Une déontologie
Le conseiller fait connaître son statut en même temps qu'il présente le cadre. Une fois les règles énoncées, il s'en fait le garant pour faciliter le travail. Il n'est pas juge de ce qui est produit, mais il cherche à comprendre tout ce que le sujet signifie dans la situation et n'intervient que pour en faire entendre le sens. Loin d'imposer ses conclusions, il se contente d'aider à mieux percevoir la situation, à l'analyser, à la comprendre et à la décrire en termes concrets. Le client lui-même procède aux changements qui le concernent. Pour faciliter ce type d'intervention, le conseiller se fait obligation de réserve. Il s'abstient d'entretenir des relations personnelles étroites avec les clients. Par exemple, il ne partage pas son temps de repas avec eux ou encore, il ne participe pas aux conversations qui ont lieu dans les salles d'attente lorsqu'elles se rapportent à autre chose qu'à l'expérience vécue actuellement.


F: Une Cohérence
Tout ce qui est dit par le conseiller se doit d'être en cohérence avec ce qui est fait et inversement. La solidité du cadre en dépend.


Affronter la réalité
Dans ce cadre structurant, la réalité sociale et intrapsychique peut être affrontée et déboucher soit sur un projet professionnel rationnel et réalisable pour la personne, soit sur un dispositif organisationnel et stratégique de dépassement de la crise afin que la personne puisse gérer elle-même la transformation de sa situation.

Affronter la réalité dans un registre rationnel et conscient
Affronter la réalité dans un registre intrapsychique

 

Le cadre de l'accompagnement

Définition d'un cadre

Un cadre c'est ce qui borne, limite l'action de quelqu'un. Ce qui circonscrit un sujet. Ce qui permet d'être « dans le cadre » ou au contraire de « sortir du cadre ». Dans l'accompagnement, c'est un ensemble de règles qui donne des points de références et d'appui et permet au client de se sentir à la fois protégé et en liberté.

Un cadre d'intervention en accompagnement, c'est un ensemble de repères de fonctionnement pour permettre d'atteindre un objectif. Ce dernier est lui-même intégré dans le cadre. La relation d'accompagnement doit reposer sur ce cadre pour être structurante et fournir une aide conséquente.

Sans cadre, c'est-à-dire sans repères de fonctionnement, la relation sera déstructurante et vécue de façon ambivalente, limitant l'autonomie du bénéficiaire.

Un cadre correctement réfléchi, positionné, accepté par les deux parties et fermement maintenu (sans rigidité) permet, dans un processus d'accompagnement ou de formation, d'éviter les dérapages et les débordements. Le cadre favorise la capacité à accorder du sens aux actions menées à l'intérieur de celui-ci et facilite une réflexion personnelle face aux différents comportements.

En dehors du fait d'être absent, un cadre peut être incohérent. Par exemple :
* encourager l'autonomie d'une personne et lui reprocher de procéder à des démarches sans en référer à son conseiller.
* insister sur le respect des horaires et débuter, ou terminer ses entretiens en retard.

Les effets d'un cadre incohérent peuvent être dévastateurs. En plus de renforcer une dépendance, il peut générer de l'angoisse, renforcer les sentiments de culpabilité, voire favoriser de la méfiance vis-à-vis du dispositif.

Un cadre d'intervention doit être structurant pour permettre au client de dépasser ses propres difficultés. Il est structurant lorsqu'il comporte :
* un espace localisé et structuré dans le temps,
* des objectifs clairement énoncés et acceptés,
* une méthode définie et présentée à l'avance intégrant le travail sur la réalité sociale et celle intrapsychique,
* des règles de fonctionnement garantissant la production (individuelle ou en groupe)
* et une déontologie exprimée.


Constituantes d'un cadre structurant
A: Un espace
* Un espace localisé de travail :
* il sera progressivement reconnu, investi, approprié et organisé par le sujet travaillant sur son bilan ;
* il sera, si possible, le même pour toute la durée du travail. Nous insistons sur ce point, le même lieu, le même bureau.
* Un espace-temps structuré, précisé d'avance :
* la durée totale, en heures de travail, durée dans laquelle devront s'inscrire les objectifs individuels et institutionnels ;
* les dates de début et de fin de travail ;
* les dates des journées de travail collectif, avec obligation d'assiduité;
* les horaires des séances, début et fin, précisément fixés.

B: Des objectifs
* Un objectif individuel
* Un objectif commun au client et au conseiller
* Un objectif institutionnel
Ces objectifs sont travaillés, précisés, quantifiés, datés et annoncés. Chacun, client, institution et conseiller, peut s'y référer tout au long du travail.