Image de soi au travail


Facteur particulièrement utilisé dans le diagnostic d'une situation face à la recherche d'un nouvel emploi (Travaux de D. Clavier sur le diagnostic d'un personne face à la recherche d'un nouvel emploi). Il influence de façon significative la réussite dans le parcours d'insertion professionnelle. L'image que le demandeur d'emploi a de lui-même au travail est directement liée à ses choix professionnels, et à la permanence de sa décision, c'est-à-dire à la manière de s'y tenir et à soutenir son projet dans le temps en se confrontant aux démarches qui s'imposent.
L'image de soi au travail se construit au fur et à mesure des expériences concrètes. Elle est formée essentiellement à partir du regard des autres, et de la façon dont on regarde les autres nous regarder dans notre contexte professionnel.
Bien entendu, ce facteur est fortement influencé par le concept d'estime de soi. Logiquement, plus on a une estime de soi positive, plus on est enclin à se construire une image de soi au travail positive et plus le regard des autres est perçu comme valorisant, et inversement pour une estime de soi négative. L'image de soi au travail est aussi fortement influencée par les expériences liées au cadre professionnel, les modèles et la relation avec son travail.
L'image de soi au travail doit être suffisamment positive pour faciliter les démarches et l'ensemble du parcours d'insertion. Il est à noter que plus une image de soi au travail est négative, plus il sera difficile d'élaborer un véritable projet professionnel. En fait, celui-ci sera produit avant tout pour faire plaisir au conseiller et non élaboré pour soi-même et son choix de vie au travail. Cette image négative de soi au travail favorise la dépendance vis-à-vis du conseiller et rend les choix difficiles, sinon impossibles. C'est aussi un élément (important) dans la dynamique de la personne face à l'insertion professionnelle ou la mobilité. Plus une personne bénéficie d'une image positive de soi au travail, plus elle souffrira de ne pouvoir exercer son activité professionnelle. À l'inverse, plus l'image de soi au travail sera négative, plus elle trouvera des bénéfices à ne pas travailler le travail étant confrontant pour son image. En entrevue d'embauche, une image négative de soi au travail ne favorise pas une expression détendue, valorisante, qui fera rêver le recruteur. Au contraire, la priorité est laissée aux questions de celui-ci et à la dévalorisation de l'expérience en donnant l'impression de ne pas être sûr de ses compétences ou de ce que l'on connaît. Les effets ne sont ni rassurants sur la rentabilité éventuelle, ni sur la capacité d'adaptation. La situation pousse à faire toutes les compromissions ou, au contraire, à adopter des positions de rigidité extrêmes supprimant toute possibilité de créativité et d'adaptation. C'est ainsi que les rôles du candidat et du recruteur seront définis une fois pour toutes et la supposée bienséance, respectée à son plus haut niveau.
Une image de soi au travail défavorable et un surinvestissement au travail peut amener rapidement au burn-out.
En tant que conseiller, dire à une personne qu'elle est "super" et qu'elle se doit de "positiver" ne peut qu'être contre productif. La véritable aide consistera à l'accompagner rigoureusement dans la définition de ses compétences et de leurs validations auprès des anciens collègues et d'éviter une sur-dynamisation.
(extrait de: Vocabulaire du conseil en carrière)